© 2012 Philippe Vellemans

Cincle plongeur

Le voilà enfin, depuis le temps que j’écume les cours d’eau à sa recherche, je suis tombé un peu par hasard sur cet étrange oiseau. Parti au repérage pour les Tétra-lyre, la journée tourne au fiasco, je décide de rentrer et à la dernière minute, je me dis que je pourrais enfin aller voir ce petit cours d’eau, à 10 minutes à pied de la maison….

Et…bingo !

(N’oubliez pas de cliquer sur les images pour les apprécier en plus haute définition)

Le cincle plongeur dans tout sa splendeur.

 

Mais qu’a-t-il de si particulier, ce merle d’eau ?

De la taille d’une grive ou d’un étourneau, comme eux il sait se percher, trotter à terre et voler, mais d’un vol très rapide et tendu comme une flèche. Mais ce qui le rend unique par rapport aux autres passereaux, c’est qu’il pratique avec la plongée, la nage et la marche sous l’eau. Et ce, qui plus est, dans les eaux rapides, tumultueuses et bouillonnantes des torrents et ruisseaux, son domaine quasi exclusif.

Cincle en train de se laisser porter par le courant

Il ne faut plus le quitter des yeux, car à tout instant il est susceptible de plonger comme une grenouille, disparaissant dans les flots torrentiels pour grimper sur une pierre à quelques mètres en amont ou en aval.

Et hop! plus de cincle!

 

Dans le petit bain, ça patauge…

 

Tantôt, il patauge à demi immergé, tantôt il arrête son vol très rapide au ras de l’eau pour se laisser tomber en pivotant, comme une pierre dans l’écume où il peut disparaître jusqu’à une dizaine de secondes.

Cincle juste avant son plongeon à la recherche de nourriture

 

 

Identification

Le cincle plongeur est un oiseau à l’allure trapue et à la queue courte. La tête, la nuque et le haut du dos sont brun-roux. Le dos est gris-ardoise foncé, avec un aspect écaillé.

Regardez mon joli profil !


En plus grand, il a la même apparence que le troglodyte mignon. Comme lui, il est également très mimétique sur les fonds de gravier et de rochers qu’il fréquente, en dépit de son plastron éclatant qui peut être pris pour une boule d’écume ou un scintillement de lumière sur l’eau.

Troglodyte mignon  qui en plus de partager l’habitât avec le cincle, a la même apparence.

 

Le menton, la gorge et la poitrine sont d’un blanc pur, séparés de l’abdomen par une bande châtain.

Le bec est noirâtre. Les yeux sont foncés avec une paupière claire, et une membrane nictitante blanchâtre visible quand il cligne des yeux. Cette membrane protège ses yeux quand il est immergé. Les pattes et les doigts non palmés sont roses. Les deux sexes sont semblables.

Membrane nictitante qui lui protège ses yeux quand il est immergé.

Hé hé et hop sur une patte !

 

Nidification

Le cincle plongeur niche très près de l’eau, près de la surface, ou à environ 2 mètres au-dessus de l’eau sous un pont. Il utilise aussi des cavités dans la rive,  des trous dans les murs ou les vieux arbres au-dessus de l’eau.

L’un des perchoirs où l’on peut observer ce merle d’eau

 

Les deux adultes construisent le grand nid en forme de dôme, avec de la mousse, des herbes sèches et des feuilles. Mais cette construction n’est qu’un abri. L’entrée est cachée sous un rebord végétal, et c’est là qu’est le vrai nid, une coupe d’herbes et de laîches, tapissée de feuilles, principalement des feuilles de chêne pédonculé.

Une pierre ce n’est pas mal non plus.


La femelle dépose 4 à 6 œufs blancs en mars ou avril. L’incubation dure environ 14 à 16 jours, assurée par la femelle. Le mâle s’approche du nid uniquement quand la femelle va se nourrir, et il surveille le site. Mais le mâle la nourrit aussi régulièrement au nid.
Les poussins sont nidicoles et sont nourris par les deux parents pendant un mois. Mais les jeunes peuvent quitter le nid avant, à environ 24 à 25 jours après la naissance.

Anne ma sœur Anne, ne voix-tu rien venir ?


J’peux pas venir, j’ai piscine !


Régime

Le cincle plongeur se nourrit d’insectes et de larves, d’insectes aquatiques, de petits crustacés et de mollusques. Il consomme aussi des vers de terre, des têtards et des petits poissons, et parfois aussi des œufs de poisson.

Cincle revenant d’une pèche de petite grenouille (?)

 

Le principal ennemi du cincle plongeur est l’homme, comme dans la plupart des cas touchant la faune sauvage. La rectification du lit des torrents par enrochement et bétonnage, la pollution de leurs eaux sont infiniment plus néfastes que les prédateurs et accidents naturels, comme respectivement la musaraigne aquatique et les crus intempestives qui peuvent emporter les nids. Le cincle arrive quand même, et heureusement pour lui et les autres espèces, à s’acclimater.

Mésange à longue queue


et Pic vert côtoient le même cours d’eau

 

Le cours d’eau où j’ai repéré ce couple (et bientôt les enfants…chutt)  est joncher de détritus en tout genre, cela va du gros baril de métal, aux cubis de rouge, en passant par les divers plastiques. Eh oui, la terre et l’eau en particulier a toujours été, une poubelle à ciel ouvert.

Elle est des nôtres, elle a son cubi comme les autres…

 

Sources : oiseaux.net et Gilbert Blaising

 

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